La Cour des comptes européenne vient de lancer un cri d’alarme. L’ambitieux projet de baisse de la mortalité routière en Europe ne sera sans doute pas tenu.
Un taux de mortalité élevé sur les routes de l’Union européenne
Le nombre de décès sur les routes de l’UE est en moyenne de 46 décès pour un million d’habitants, selon les derniers chiffres publiés (2022). Ce nombre est en fait très variable, selon les pays. Les routes les plus sûres sont celles de Suède, avec 21 décès pour un million d’habitants, tandis que celles de Roumanie sont les plus mortelles (86 décès pour un million d’habitants). La France, quant à elle, se situe légèrement au-dessus de la moyenne avec 50 décès pour un million d’habitants.
Sur 5 ans, la baisse de la mortalité routière dans l’UE est de 2,5% en moyenne, alors que la baisse annuelle devrait être de 4,6%, pour atteindre l’objectif fixé par les instances européennes, soit 50% de baisse de morts sur les routes entre 2019 et 2030, et quasiment 0 décès sur les routes à l’horizon 2050.
La mortalité est plus importante en zone urbaine, car les usagers les plus vulnérables, piétons et cyclistes, sont présents en nombre et doivent cohabiter avec les véhicules.
Les manquements de l’UE en matière de sécurité routière
Plusieurs facteurs expliquent que l’objectif de réduction des décès sur les routes de 50% d’ici 6 ans fixé par la Commission européenne ne sera sans doute pas atteint. La Cour des comptes note, tout d’abord, que lors de la sélection des projets en matière de transport, l’accent a été plus mis sur la baisse des émissions polluantes que sur l’augmentation de la sécurité routière. De plus, de nombreux domaines échappent au pouvoir des instances européennes : le port de la ceinture, la conduite en état d’ébriété, la construction de pistes cyclables, l’alcool au volant, etc.
Les actions pour diminuer le nombre de morts sur les routes européennes
Deux nouvelles mesures ont été prises au niveau européen, afin de réduire l’accidentalité routière :
- À partir de juillet 2024, les véhicules neufs immatriculés pour la première fois devront être équipés de l’AIV (Adaptation intelligente de la vitesse). Ce système va empêcher les conducteurs de dépasser la limitation de vitesse prévue sur la portion de route empruntée.
- À compter de juillet 2024 pour les modèles nouvellement homologués et à compter de l’été 2026, pour toutes les voitures neuves, un système de détection de la distraction et de la somnolence sera installé. L’automobiliste va ainsi être alerté, s’il quitte la route des yeux plus de 6 secondes, lorsqu’il roule entre 20 et 50 km/h et toutes les 3,5 secondes, si sa vitesse est supérieure.
Revers de la médaille : ces nouveaux équipements viennent augmenter le coût des véhicules neufs.