Comment réduire l'empreinte carbone de mes déplacements ?

1 - L'empreinte carbone du transport en avion

Les trajets en avion et le réchauffement climatique

Les trajets en avion sont responsables de 2% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, du fait de la combustion de kérosène. Mais en plus du CO2, l'avion répand de l'ozone (O3) et des cirrus, des nuages de la haute atmosphère. Ces deux phénomènes contribuent également au réchauffement climatique. La contribution de l'avion au réchauffement serait donc plutôt de 5%.

L'aviation neutre en carbone

Le programme de compensation et de réduction des émissions de carbone pour l’aviation internationale (CORSIA) a pour objectif de stabiliser les émissions de CO2 du transport aérien, grâce à l'achat par les compagnies de compensation carbone (obligatoire en France pour les vols nationaux).De nombreuses ONG engagées dans la protection de l'environnement dénoncent ce système et le qualifient de greenwashing.

En effet, les dispositifs de compensation carbone ne sont pas équivalents aux réductions d'émissions demandées par le GIEC, le groupement d'experts intergouvernementaux pour le climat. De plus, le rachat se fait à faible coût et dans un manque de transparence, puisque les États n'ont pas l'obligation de publier les données transmises par les compagnies aériennes.

À noter : de nombreuses compagnies aériennes européennes proposent aux passagers de compenser l'empreinte carbone de leur trajet, en soutenant un projet écologique.

La réduction du nombre de passagers

Selon l'association du transport aérien international (IATA), en 2024, le nombre de passagers transportés par l'aviation civile devrait dépasser 4 milliards soit plus qu'en 2019, avec la crise sanitaire du Covid 19. Plusieurs solutions plus ou moins contraignantes existent pour limiter le nombre de passagers.

L'une des plus connues est l'interdiction des vols intérieurs. Ainsi, en France, la loi Climat et Résilience interdit les dessertes intérieures depuis avril 2022, lorsqu'il existe une alternative en train de moins de 2h30, sauf si la ligne transporte au moins 50% de passagers en correspondance.

2 - L'impact carbone de la voiture

La forte empreinte carbone d'un trajet en voiture

Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, comme le prévoient les accords de Paris, il va falloir diminuer les voyages en avion mais également les trajets en auto. En effet, selon les calculs de l'ADEME, ce mode de transport individuel est bien plus polluant que les transports en commun ou que le vélo électrique. Comptez ainsi 0,96 tonnes de CO2 en moyenne pour un trajet de 5 km pour une voiture thermique, contre 0.013 tonnes de CO2 pour le métro, 0,52 tonnes pour un bus thermique et 0,01 pour un VAE.

Le saviez-vous ? La neutralité carbone ne vise pas la fin des émissions de gaz à effet de serre mais l'équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone dans l'atmosphère.

Le nombre important des déplacements en voiture

Prendre sa voiture pour partir en vacances ou effectuer les trajets du quotidien reste la norme pour de nombreux Français, même lorsque des alternatives plus économiques et moins polluantes existent.

En effet, le véhicule individuel reste synonyme de confort, de liberté. Ainsi, 80% des kilomètres parcourus le sont en voiture et selon l'ADEME, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, 40% des trajets effectués avec l'automobile sont des courts trajets de moins de 3 km. Or, ces petits trajets effectués le moteur froid sont particulièrement polluants. En effet, la surconsommation de carburant lors du premier km atteint 80%.

Se déplacer en voiture électrique, pour réduire son empreinte carbone ?

Le 8 juin 2022, le parlement européen a voté l'interdiction de la vente des voitures neuves thermiques (y compris les hybrides rechargeables ou non), à compter de 2035 dans l'Union européenne. L'objectif est de diminuer la pollution, en obligeant les acheteurs à se reporter vers les voitures électriques. Et, en effet, sur l'ensemble de son cycle de vie, un véhicule électrique émet deux à trois fois moins de CO2 qu'un véhicule thermique.

Mais l'emprunte carbone d'une voiture 100% électrique reste toujours supérieur à celle des transports en commun. De plus, la fabrication des batteries électriques est une activité polluante, car l'extraction des métaux rares qu'elle contient, comme le lithium, oblige à utiliser de nombreux produits chimiques. L'utilisation du véhicule électrique est donc une étape dans le cadre de la transition énergétique, mais elle ne permettra pas d'atteindre la neutralité carbone.

Le saviez-vous ? Les batteries de véhicules électriques sont faciles à recycler. Eramet, un groupe minier, a mené des recherches avec le groupe Suez, afin d'extraire et purifier les métaux critiques à un niveau permettant une réutilisation dans de nouvelles batteries automobiles. L'ouverture d'un site pilote est prévue à Trappes en région parisienne.

3 - Des astuces pour réduire mon bilan carbone, lors de mes déplacements

Voici 5 astuces, pour limiter le bilan carbone dû à vos déplacements :

• Pratiquez l'écoconduite. Il s'agit de diminuer sa consommation de carburant grâce à quelques bonnes pratiques faciles à mettre en place (réduire sa vitesse, regrouper ses trajets, couper le moteur lors d'un arrêt de plus de 10 secondes...).
• Privilégiez la marche ou le vélo, pour les trajets de moins de 3 km.
• Rendez-vous au travail en transport en commun ou mettez en place un covoiturage avec vos collègues, sachant que l'employeur peut verser une aide à la mobilité pouvant aller jusqu'à 600 € par an.
• Pour les trajets en France métropolitaine, préférez le train à l'avion ou à la voiture. En effet, selon les données de l'ADEME, un voyage en train émet de 13 à 45 fois moins de gaz à effet de serre que l'avion et de 8 à 27 fois moins que l'automobile.
• Si vous habitez dans une grande agglomération, abandonnez la voiture individuelle et abonnez-vous à un service d'autopartage. Vous serez alors moins tenté de prendre un véhicule pour un court trajet et vous allez regrouper vos déplacements.

Les voyages en avion sont décriés pour leur fort impact sur l'environnement. Mais il ne faut pas oublier que pour les trajets du quotidien, le mode de transport le plus polluant est l'automobile. Si vous ne pouvez pas vous passer de votre véhicule individuel, des solutions existent pour réduire vos émissions de dioxyde de carbone, comme l'écoconduite ou le covoiturage.