La taille de la batterie des voitures électriques est très variable. Elle est ainsi de 326 kg dans une Renault Zoe et de 660 kg dans une Audi e-Tron . Il est tentant d’affirmer que plus une voiture électrique est légère, mieux c’est pour la planète. Mais une petite batterie est-elle forcément plus écologique ?
Les inconvénients d’une grosse batterie pour voiture électrique
Un véhicule équipé d’une grosse batterie est plus lourd et va donc consommer plus d’énergie. De plus, les pneumatiques s’usent plus et le système de freinage doit être renforcé. Enfin, une plus grande quantité de minerai est nécessaire pour fabriquer la batterie et lors du recyclage, une plus grande capacité de stockage et de ressource est nécessaire.
Une petite batterie est-elle plus écologique ?
Une petite batterie n’est pas toujours une alternative plus écologique. En voici les différentes raisons :
- Elle doit être rechargée plus souvent, ce qui dissuade certains automobilistes d’abandonner la voiture thermique au profit de la voiture électrique.
- Les recharges fréquentes nécessitent de mailler le territoire de plus de bornes de recharge. Or, la construction de bornes et de stations a un coût environnemental, d’autant plus que toutes les constructions ne se font pas sur des sites déjà artificialisés.
- L’automobiliste avec une voiture électrique peu autonome ne peut pas attendre la nuit pour recharger son véhicule, période où le réseau électrique est moins sollicité et où le tarif de la recharge peut être moins élevé (selon les contrats).
- La multiplication des recharges a un effet délétère sur la capacité et les performances de la batterie.
Selon l’étude d’une association allemande d’automobilistes (Allgemeiner Deutscher Automobil-Club - ADAC) relayée par ENGIE, la recharge électrique d’un véhicule entraîne jusqu’à 25% de perte d’énergie. En multipliant les recharges, les pertes sont également multipliées.
Match petite batterie / grosse batterie : le critère de la densité énergétique
Certaines petites batteries sont aussi lourdes que les grosses. En effet, les constructeurs font souvent le choix de la technologie LFP (Lithium Fer Phosphate) pour les modèles d’entrée de gamme et de la technologie NMC (Nickel Manganèse Cobalt) pour les modèles avec une grande autonomie. Or, la densité énergétique (kWh/kg) est moins bonne sur les batteries LFP, 15% en moyenne en moins par rapport à une batterie NMC. Pour une densité énergétique équivalente, il faudra ainsi une batterie de 500 kg en LFP et de 400 kg en NMC.
Le débat, qui agite le monde de l’écomobilité, relatif au poids de la batterie ne peut être tranché simplement. Comme le souligne l’ADEME, il convient de choisir « une batterie juste adaptée à l’usage majoritaire du véhicule » et de trouver ainsi le bon compromis entre poids de la voiture et autonomie.