La question de l’autonomie est un obstacle au développement des voitures et encore plus des poids lourds électriques. Et, si la solution était l’autoroute écologique, qui recharge les batteries ?
L’autoroute qui recharge les batteries bientôt en test
Pourquoi tester l’autoroute électrique ?
L’objectif est de décarboner au maximum le secteur des transports, afin de limiter le réchauffement climatique. Cela passe par une électrification massive du parc automobile. Mais, l’autonomie de la batterie électrique est un frein, notamment pour les camions, qui roulent encore très majoritairement au diesel. De plus, pour une autonomie plus importante, les automobilistes se tournent vers des modèles de voitures électriques avec une batterie lourde. Or, ces voitures sont moins écologiques, car une grosse batterie nécessite plus de matériaux rares pour sa fabrication.
Le camion électrique pouvant se charger en roulant est une alternative au camion à hydrogène vert. Des spécialistes doutent, en effet, de la capacité à produire suffisamment d’hydrogène pour couvrir l’ensemble de la demande émanant du secteur des transports routiers, mais également de la chimie et de l’aviation.
Le test de la recharge à induction sur une autoroute française
Vinci va tester l’autoroute qui recharge les voitures et camions électriques. Dans un premier temps, le test se fera sur une portion de 2 km de l’autoroute A10 en amont du péage de Saint-Arnoult, sous la supervision de l’université Gustave Eiffel de Marne-la-Vallée.
Les travaux nécessaires devraient démarrer en novembre 2024, et le test devrait débuter au 1er trimestre 2025, pour une période de 3 ans. Son financement est assuré en partie par la BPI (Banque publique d’investissement),dans le cadre du plan public France 2030.
Comment fonctionne l’autoroute rechargeant les batteries ?
Le test d’une autoroute utilisant le principe de l’induction
Pour recharger les véhicules électriques, la route électrique va utiliser le principe de l’induction. Une armoire électrique située tous les 2 kms avec des relais tous les 40 mètres, à ras du sol, vont alimenter des bobines de 1,5 mètre de long X 1 mètre placées à environ 10 cm sous la surface du bitume. Lorsque les véhicules équipés de récepteurs placés dans le châssis rouleront sur la portion d’autoroute, le transfert d’énergie se fera jusqu’à 250 Kw.
Le rail conductif et la caténaire pour recharger les véhicules en marche
Outre le système à induction (coûteux), deux autres systèmes sont susceptibles de charger les véhicules électriques en roulant :
- Le rail inséré sur le bitume permettant aux véhicules de se brancher. Ce système est déjà en test en Suède. Mais le rail peut s’encrasser et être à l’origine d’accident pour les deux-roues du fait d’une perte d’adhérence.
- Le frottement sur caténaire (pantographe) fonctionnant sur le même principe, que celui des tramways. Cette solution est en phase de test sur une autoroute allemande. Mais, la présence des pylônes est susceptible d’augmenter la gravité des accidents, et seuls les camions peuvent se charger grâce à ce dispositif.